Le 29 et 30 septembre 1941, l’armée allemande avec l'aide de la police ukrainienne exécute 33 771 Juifs dans le ravin de Babi Yar, près de Kiev. À travers des images d’archives inédites, le film reconstitue le contexte historique de l'un des plus grands massacres de la Shoah par balles. Entre 1941 et 1944, près d’un million et demi de Juifs d’Ukraine sont assassinés lors de l’invasion de l’Union soviétique. L’immense majorité d'entre eux est morte sous les balles des Einsatzgruppen, ces unités mobiles d'extermination qui circulaient dans le sillage de l’armée, avec la complicité d’unités allemandes de police mais aussi de collaborateurs locaux. Sergueï Loznitsa est né et a grandi à Kiev. Depuis l’irruption de la démocratie en Ukraine, le cinéaste documente l’histoire de son pays par la fiction (Donbass), le réel sur le vif (Maïdan), ou ici par les images de propagande. Pour Babi yar. Contexte, les images servent à raconter l'histoire cruelle de l’invasion de son pays et de l’extermination des Juifs ukrainiens.“L'histoire est écrite par les vainqueurs” note en 1944 l'écrivain et collaborateur Robert Brasillach dans Frères ennemis, pour mieux interroger l'histoire du point de vue de son objectivité. Loznitsa s’applique lui aussi à questionner le passé à travers le discours des vainqueurs, autour d'un événement majeur et dramatique qui n’a laissé presque aucune trace. Entre ce bref déchaînement de violence invisible, une campagne militaire racontée par les opérateurs allemands, montre la violence des combats et les premiers massacres de Juifs, notamment à Lvov (alors Lviv). Les actualités allemandes insistent sur le bon accueil et la collaboration des nationalistes ukrainiens, pour mieux légitimer leur présence. La reconquête du territoire est écrite notamment à travers des images soviétiques des procès tenus dans toute l’URSS, pour juger à l’instar du Procès de Nuremberg (Nürnberg), les coupables allemands. Le discours soviétique est déjà en place : les Ukrainiens qu’ils soient slaves, Tatars ou Juifs, sont les patriotes qui ont lutté ensemble contre le péril fasciste. La spécificité de la Shoah dans la guerre disparaît radicalement, pour être fondue dans le grand récit soviétique officiel. Reste que les témoignages à la barre du tribunal, nous font appréhender Babi yar à travers un récit polyphonique de première main, d’une intensité exceptionnelle. Une femme raconte ainsi comment elle est parvenue à revenir miraculeusement de la grande fosse commune. Son témoignage bouleversant est un abysse d’émotion et de réflexion sur la violence dont les hommes sont hélas capables.
Je pars sur les traces de ma grande-tante Esfir Baroukhovna Schatz à Kyiv (Kiev), avec en poche la vieille photographie noir et blanc que m’a légué ma grand-mère. Dans le quartier de la Lukyanivka, le temps semble avoir creusé une...
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