Sergueï Loznitsa, dont le cinéma peut être qualifié de contemplatif ou mélancolique, construit le récit de l’Histoire soviétique tel un archéologue du temps. Jusqu’à “Maïdan”, ses documentaires semblaient venir du passé, impression renforcée par l’utilisation quasi-systématique du noir et blanc et parfois de caméras anciennes. Avec ce film, Loznitsa écrit l’histoire au présent. De novembre 2013 à mars 2014, il filme l’occupation de Maïdan, “la Place de l’Indépendance”, par les habitants de Kiev qui ont déclenché un mouvement de protestation suite à la décision du gouvernement de ne pas signer l’accord d’association avec l'Union européenne. Symbole de la Révolution d'octobre 1917 et de l’Indépendance de l’Ukraine en 1991, la place devient à nouveau l’incarnation d’un événement politique majeur. Contrairement à la plupart des films réalisés au milieu de la foule en mouvement, qui privilégient la prise de vue mobile, Loznitsa impose un cadre formel strict à la capture du temps présent ; la plupart des scènes sont des plans fixes ou des plans-séquences. Le film garde ainsi une certaine distance vis-à-vis de l'événement (à l’inverse d’une approche plus immersive, comme dans “Tahrir”, de Stefano Savona). Dans les plans qui ciblent une foule compacte, ne formant qu’un seul corps, le travail du cadre donne une image allégorique des manifestants, comme si le film construisait une mythologie de la révolution. D’autres scènes, au contraire, se focalisent sur les déplacements ou actions des individus au sein de plans larges. La caméra immobile ouvre une zone de temps suspendu où le réalisateur attend avec patience l’arrivée des événements. Le montage sonore contribue aussi à la distanciation du réel, car le son du film est retravaillé. Loznitsa laisse le spectateur dans un certain flou. Des cartons apportent quelques explications, mais aucun témoignages, ni commentaires ne sont prodigués. Cette méthode de captation du réel est certes austère, mais il y a aussi beaucoup de liberté dans ce cinéma qui donne une portée historique universelle à la crise ukrainienne. Comme une suite à “Maïdan”, “L’Événement” (Sobytie, 2015) exhume les archives filmées des manifestations de Leningrad en 1991, témoins d'une ferveur populaire vouée à l’échec. Ainsi, la nostalgie de ce que va devenir le mouvement Maïdan est comme anticipée, et le chemin de la révolution, une porte déjà refermée par le réalisateur à travers des allers-retours dans le temps.
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