Syracuse

Avis des professionnels

• Fondue savoyarde 3/5

  C’est un fait : les Alpes françaises vivent encore plus durement les bouleversements climatiques récents. La hausse des températures est plus importante, la montagne se casse la figure un peu partout, la période d’enneigement se raccourcit d’autant plus que son altitude augmente. Tous les voyants sont au vert, serais-je tenté d’ironiser. Heureusement, nos politiques ne font pas l’autruche. Leurs décisions seront à la hauteur de l’importance des enjeux, et ce n’est pas peu dire. Voyez ça : les régions AURA et PACA ont obtenu du CIO l’organisation des jeux olympiques d’hiver 2030. Ah. Ok. Aujourd’hui, plus personne n’en veut des JO. Ça ne se bouscule plus au portillon du CIO. Sauf nous, les Français (et les Américains aussi, sous perfusion de sponsors privés gigantesques ; et aussi la Russie et la Chine – voilà une charmante compagnie). Deux olympiades en 7 ans dans notre petit pays ? C’est la classe. Guillaume Desmurs démontre (aisément, tant tout cela est édifiant) à quel point les belles paroles de ce projet (Renaud Muselier : « des JO neige et chalet » : sérieusement ? rions) masquent si mal les intentions de tenir encore 5 ans, à coup de bétonisation et de déplacement de foules en liesse, notre mono-économie de montagne toxico du tourisme de masse en Vuarnet et combinaisons fluo seyantes. Un modèle à bout de souffle, où des communes comme les Gets d’à peine plus de 1000 habitants multiplient chantiers de cages à poules où 90% des lits seront « froids » (c’est-à-dire loués 4 semaines dans l’année ! ce sont les sans-abris qui doivent rire jaune… venez tous à la montagne les gars, il y a de la place !) Economiquement, socialement, et – SURTOUT – écologiquement, ces jeux s’annoncent comme un grand bond en arrière pour notre région. A la botte des constructeurs, dans le pur et saint esprit ultralibéral, nos décideurs vont avec ces JO en 2030 dans les Alpes françaises faire exactement l’inverse de ce que nécessite l’urgence de la situation. A lecture du « Crépuscule des Jeux », c’est peu de dire qu’un sentiment de profonde amertume prédomine.

  Christophe, bibliothèque de Varces - Le 25 février 2025 à 09:57