La Douleur fantôme
Livre
Edité par Noir sur Blanc. Paris - 2024
La douleur fantôme réunit les récits essentiels de Hanna Krall, ceux qui illustrent le mieux les thématiques et le style si particulier, reconnaissable entre tous, de l'écrivaine polonaise, tels que "Le dibbouk", "Hamlet" ou "L'arrière-petit-fils". Dans la présente anthologie, les textes que le lecteur français avait pu découvrir, entre 1993 et 2003, chez Albin Michel, Gallimard et Autrement, paraissent ici comme de nouvelles versions, entièrement revues et parfois augmentées. D'autres textes, inédits, sont issus du dernier livre publié en Pologne par l'auteure : Détails significatifs (2022). Depuis Prendre le bon Dieu de vitesse (1977), Hanna Krall explore le destin tragique des juifs polonais, des survivants de la Shoah. Plus largement, elle prête sa voix à tous ceux qui portent en eux une blessures indélébile, la marque au fer rouge de l'Histoire, qu'ils soient juifs, polonais ou allemands. Engagée du côté de la mémoire, elle na écrit au fond qu'un seul et même livre immense, contre l'oubli. Le double aspect de cette œuvre, à la fois littéraire et documentaire, à mi-chemin entre fiction et vérité, lui confère son caractère unique et sa dimension universelle. La douleur fantôme n'est rien de moins qu'un livre indispensable.
- Classification
- Littérature ; Littérature française
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Particules élémentaires de la Shoah
Hanna Krall serait-elle la réplique « encyclopédique » de la mémoire de la Shoah, là où l’auteur Aharon Appelfeld en représenterait une version plus « intime » ? D’un côté il y aurait le récit pour l’autrice polonaise, de l’autre, le roman pour l’écrivain israélien. Peu importe. Toujours est-il que nous avons là deux faces d’une seule et même pièce : à la fois complémentaires et exclusives. Dans cette anthologie de textes – revus et réécrits pour certains – c’est « toute » la galaxie des survivants et des morts que nous traversons avec une émotion et un effroi sans cesse questionnés. Si ces histoires peuvent se ressembler et – oserais-je l’écrire – se répéter, l’autrice parvient à restituer la singularité de chacune de ces vies fauchées par l’extermination des Juifs d’Europe. C’est le tour de force de Hanna Krall. Comme dans les livres inoubliables de Svetlana Alexievitch (« La supplication » ou encore « La fin de l’homme rouge »), « La douleur fantôme » rapporte la parole individuelle et forme par son côté choral une approche bouleversante et tangible de la vérité – ce concept pourtant bien hasardeux.
Christophe, bibliothèque de Varces - Le 10 juillet 2025 à 09:22