Mélancolie des confins
Livre
Edité par Actes Sud. Arles cedex - 2024
Sortant de l’hôpital où il est venu rendre visite à une amie chère prise dans les glaces d’un accident cérébral, l’auteur transforme sa mélancolie en promenade dans la nuit précoce de l’automne berlinois, autant pour se réchauffer que pour chasser la tristesse qui l’étreint. Une promenade comme une conversation intérieure, tout en capillarités, qui réinvente la notion de frontières et produit sa définition mouvante, évolutive de la littérature. Récit de voyage imaginaire, archéologie de la mémoire, le premier volume (Nord) d’une cartographie intime et buissonnière de la planète Mathias Enard.
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- Littérature
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Déboussolé
Mathias Énard et quelques amis se rendent au chevet d’une amie berlinoise plongée dans le coma suite à un accident cérébral. Et, face au drame et à l’angoisse, l’auteur est comme tout le monde : il encaisse comme il peut. Dans l’automne humide et sombre de Berlin, de la clinique de Beelitz aux premières marches de l’est de l’Europe, Énard convoque dans une érudition placide et à propos toute une galerie de souvenirs, de lectures et d’amitiés. La recette mélange à feu doux les géographies intimes ou lourdement chargées d’histoire. En émule d’un Patrick Deville dont il serait devenu l’immédiat alter ego, Mathias Énard nous offre avec ce premier volume (sur quatre) de sa "Mélancolie des confins", une impossibilité d’épuiser un lieu (ici le nord avec Berlin). L’écriture semble avancer sans aucune contrainte que celle de l’infinité des azimuts. Nord devient alors une carte blanche à l’esprit éminent, accueillant et amical de l’auteur. Mais quelle chance, quel régal. Je sais mal parler des livres qui me touchent le plus. Alors, soyons potache. Je finis par un slogan : "Oubliez vos guides du routard, voyagez avec Mathias Énard." (Pardon.)
Christophe, bibliothèque de Varces - Le 28 janvier 2025 à 11:54