Lanark
Livre
Edité par Métailié. Paris - 2024
Lanark est amnésique, il erre dans un monde en pleine décomposition et ne s’intéresse qu’à la lumière ; désespéré, il glisse dans un univers de science-fiction où il retrouve une femme qu’il aime et découvre sa véritable identité.
Passant de la science-fiction au récit réaliste avec un humour voisin de celui de Beckett, Alasdair Gray montre qu’on peut en littérature avoir des buts on ne peut plus sérieux et être drôle, écrire une œuvre déroutante tout en tenant le lecteur en haleine de bout en bout. Il joue un rôle essentiel dans la rénovation de la littérature britannique, il use de l’hybridité culturelle, du mélange des genres et fait de Glasgow une recréation littéraire qui lui donne sa place auprès de Dublin ou de Londres.
« Le lecteur ne peut que se laisser emporter, séduire, bousculer par cette veine d’invention prodigieuse. » - Le Monde
- Classification
- Littérature
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Scotland Yard
Lanark est-il amnésique ? Rêve-t-il ? Il ne reconnait rien de ce Glasgow de cauchemar. Qui est Sludden ? Lanark fait connaissance de sa bande qui traine au bar de l’Elite. Seule la lumière intéresse Lanark. Une lumière qui brille par son absence. La bascule dans un monde onirique où l’on soigne des dragons participe à la confusion grandissante de Lanark et du lecteur. A lui comme à nous, il semble en effet manquer quelques éléments. Et d’ailleurs, pourquoi est-ce que cette première partie s’intitule… « Livre Trois » ? S’en suivent les livres « Un » et « Deux ». Le ventre de cette histoire-monstre nous raconte l’enfance de son (anti-)héros. Alasdair Gray ose alors le grand écart avec la composition d’un grand roman social d’après-guerre. Incroyable d’audace narrative, « Lanark » est aujourd’hui reconnu comme un des romans fondateurs de la littérature écossaise et britannique. Résolument noir autant que drôle, nous tenons entre nos mains un objet protéiforme et unique. Lecteur, avant d’attaquer « Lanark », ouvre tes chakras. À la frontière des genres, surtout ne t’oblige pas à faire le douanier. Un seul mot d’ordre : liberté de circulation absolue. Et alors, tu auras la chance de lire deux – que dis-je : trois, quatre ! – chefs d’œuvre en un seul. Oui, je fais mon camelot. Mais c’est pour la bonne cause.
Christophe, bibliothèque de Varces - Le 07 février 2025 à 11:20