Wuhan confidentiel
La France serait-elle coupée du monde ? s’interroge Bingtao Chen en atterrissant, masqué et ganté, sur le sol français le 20 mars 2020. Paris est confiné depuis quatre jours et ce qu’il découvre le sidère : les gens déambulent dans les rues sans protection, s’auto-autorisent à sortir, font leur jogging, promènent leur chien… Quand, deux mois plus tôt, Bingtao est parti fêter le Nouvel An chinois chez lui à Wuhan, berceau de la pandémie de Covid-19, il ne se doutait pas de ce qui l’attendait. Très vite, les vacances avaient tourné au cauchemar : ville placée en quarantaine, sorties interdites, relevé quotidien des températures, traçage des résidents et surtout, impossibilité de rentrer en France. Quitter Wuhan pour prendre un avion à Shanghai se fera au prix d’une équipée rocambolesque. Et quand enfin, le 11 mai, la France se déconfinera, on sera, là encore, loin de la prudence de Pékin. Pourtant, après s’être confiné à Paris « à la chinoise », ce sera bien « à la française » que Bingtao choisira de retrouver la liberté.