Un air de famille
Livre
Edité par LIANA LEVI - 2025
Un cours magistral sur Flaubert peut s’avérer dangereux. C’est l’amer constat que fait le professeur Sacerdoti qui, pour avoir cité des réflexions misogynes de l’auteur, est mis au pilori par une enseignante ultra-féministe. Rayé du monde universitaire, en panne d’inspiration littéraire, le quinquagénaire se réfugie dans un isolement dédaigneux : la solitude ne lui a jamais fait peur. Mais le hasard vient le débusquer de façon inattendue quand on lui assigne le rôle de tuteur d’un petit cousin désormais orphelin. La présence du jeune Noah, chez qui il reconnaît un troublant air de famille, va lui révéler un versant de sa personnalité qu’il ignorait…
- Classification
- Romans étrangers ; université ; littérature ; misanthropie ; solitude ; wokisme ; intellectuel ; paternité ; famille ; féminisme
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Le rabaissement
Sacerdoti, prof spécialiste de Flaubert à l’Université, se fait exclure pour avoir lu à ses étudiants le grand Gustave dans le texte de sa correspondance parfois bien misogyne. Première claque. Vous voyez venir un roman un peu réac anti-woke, bla bla bla ? Perdu. A peine remis, voilà que lui tombe d’une cigogne italo-britannique l’opportunité de devenir le tuteur de Noah, récent orphelin d’un vague cousin éloigné, et devenu sans famille proche décemment capable de s’occuper de lui. Ce qu’il va accepter malgré son aversion maladive envers les enfants en général. Deuxième tarte. Très admiratif de Philip Roth, Piperno, que j’avais beaucoup aimé dans « Persécution », est assez subtil. Car c’est au final le roman assez triste d’un homme très seul qui cède sans combattre quand l’outrance et l’injustice viennent cogner à sa porte. Et c’est un peu plus mélancolique et intéressant qu’une simple histoire sur le monde tel qu’il est ou la carapace brisée d’un solitaire bourru – histoires qu’on a déjà lues et relues. Je ne vous cache pas qu’ « Un air de famille » aurait mérité quelques pages en moins. Tout ne m’a pas été indispensable. Même s’il m’a souvent intéressé, l’auteur ne résiste pas suffisamment à l’envie de charger la mule contextuelle de sa narration. Ce menu prometteur pâtit peut-être d’avoir voulu proposer entrée, plat, fromages et dessert. Lecture stimulante, néanmoins. Ne retenez que ça.
Christophe, bibliothèque de Varces - Le 06 juin 2025 à 12:15