Pendant une décennie, Gisèle Pélicot a été victime des viols orchestrés par son mari et plus de 70 inconnus. Sa décision de rendre le procès public marque une rupture, et déclenche une onde de choc mondiale. En choisissant d’exposer l’horreur des faits, elle est devenue une icône féministe. Dans une analyse percutante, Cynthia Illouz dénonce les mécanismes de soumission chimique, l’objectification des femmes et les liens avec la pornographie violente que révèle ce procès historique. Livrant un réquisitoire cinglant, elle fustige la culture du viol et les comportements sexistes qui mènent à la violence. Pour elle, cette affaire n’est pas seulement marquée par l’ampleur des actes, ou la « normalité » des agresseurs, mais aussi par les failles des institutions qui étouffent la parole, blâment les victimes et effacent le consentement. Catalyseur d’une prise de conscience collective, y compris chez les hommes, le procès de Mazan doit être un virage décisif pour notre société.
