Une famille juive essaie de maintenir ses traditions malgré le passage des générations et les troubles du monde moderne. De la pellicule à la visioconférence sur Zoom, nous vivons avec elle la fête de Pessa'h. Pessa’h est une fête religieuse commémorant le passage de la mer Rouge dans la religion juive. Elle se déroule plus ou moins en même temps que la célébration de la résurrection de Jésus dans la religion chrétienne. Pendant cette fête, annonçant aussi le renouveau du printemps, se tient la cérémonie du séder. Un rituel festif, constitué d’un repas composé d’une liste d’aliments précis (herbes amères, eau salée, etc. ), de récitations, de prières et de chants. En mars 2020 et 2021, la fête est perturbée par l’épidémie de Covid-19. La famille Novarese célèbre Pessa’h en visioconférence. Ondine Novarese compare les images enregistrées depuis son ordinateur à celles en pellicule super 8 laissées par son grand-père, en 1959. Il est assez fou de constater à quel point les images récentes semblent venir d’un passé lointain, celui des apéro-Zoom, des confinements et couvre-feux successifs. Une période que certains regrettent et d’autres aimeraient oublier. Emmanuel Macron avait autorisé les familles à se retrouver pour Noël en 2020. Mais pendant les printemps 2020 et 2021, les familles juives ont fêté Pessa’h séparément. Contraint de pratiquer le Séder seul chez soi, chacun s’interroge sur le déroulé de la cérémonie. La plupart hésitent sur le choix des légumes, les airs des chansons sont aléatoires et plus personne ne sait lire l’hébreu. Dans cette apparente sécularisation du dogme religieux, et peut-être à cause de son contexte sanitaire et numérisé, la réalisatrice donne à voir une vision rafraîchissante des traditions religieuses. La cérémonie connecte la famille, elle fait apparaître la joie d’être ensemble, la beauté des visages et des sourires. De génération en génération, leur rapport à la tradition reste bien vivant et leur joie toujours communicative.
