L'heure des prédateurs
Livre
Edité par Editions Gallimard. Paris - 2025
"Aujourd’hui, l’heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d’une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l’épée. Ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d’un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d’un monde, au moment où il sombre dans l’abîme, et l’emprise glacée d’un autre, qui prend sa place." Giuliano da Empoli nous livre le compte-rendu aussi haletant que glaçant de ses pérégrinations au pays de la puissance, de New York à Riyad, de l’ONU au Ritz-Carlton de MBS. Il nous guide de l’autre côté du miroir, là où le pouvoir s’acquiert par des actions irréfléchies et tapageuses, où des autocrates décomplexés sont à l’affût du maximum de chaos, où les seigneurs de la tech semblent déjà habiter un autre monde, où l’IA s’avère incontrôlable… Aucun doute, l’heure des prédateurs a sonné. L’auteur du Mage du Kremlin les regarde en face, avec la lucidité d’un Machiavel et la hauteur de vue du moraliste. Giuliano da Empoli est un écrivain et un conseiller politique italien et suisse. Ses livres Les ingénieurs du chaos et Le mage du Kremlin ont été traduits en plus de trente langues.
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- Histoire - Géographie ; Actualité et médias
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Machiavel et les copains
L’auteur italien du « Mage du Kremlin » prolonge sa réflexion initiée dans « Les ingénieurs du chaos », où il démontrait l’influence de « la tech » dans l’arrivée au pouvoir de forces conservatrices fascisantes un peu partout dans le monde. Trump, Milei, Netanyahu, Poutine et compagnie. Aujourd’hui, les « prédateurs » sont là, et bien là. Et ce à quoi on les reconnait, c’est « qu’ils osent tout ». Outrance, agression, post-vérité. À l’image de César Borgia, la stratégie est simple et partout la même : effarer. Et ça fonctionne. Petit essai, un peu décousu, « L’heure des prédateurs » fiche un peu le bourdon. S’appuyant sur des faits historiques ou ses expériences diplomatiques, Giuliani Da Empoli souffre peut-être de cet ancrage d’ambassade qui, s’il a le mérite de nous ouvrir les portes des palais et des « Davos », positionne son auteur depuis un monde qui a, lui aussi, sa propre responsabilité dans ce désastre. Lecture à compléter avec celle des « Irresponsables » de l’historien Johann Chapoutot qui rappelle la faute à la fois historique et contemporaine de l’« extrême centre » libéral dans l’avènement des fascismes.
Christophe, bibliothèque de Varces - Le 06 juin 2025 à 11:16