Charlie Parker plays bossa nova
Quand le jazz be bop rencontre la bossa-nova…C’est ce que Haruki Murakami a imaginé dans sa nouvelle Charlie Parker plays bossa-nova issue du recueil Première personne du singulier paru en 2022 chez Belfond. Évidemment Charlie Parker n’a pas pu rencontrer la bossa-nova puisqu’il est mort avant la diffusion de ce style musical, mais Murakami se prend à rêver à cette rencontre improbable. Et si Charlie Parker avait succombé aux rythmes cools de la bossa-nova et rencontré Antonio Carlos Jobim…
Le trio de musiciens jazz composé de Fabien Mille au piano, Yvan Baldet au saxophone et de Sylvain Charrier, vibraphoniste de jazz, s’est amusé à créer cette musique à la bibliothèque le Verbe être à La Tronche pour une lecture musicale du texte de Murakami.
Cette sélection est l’occasion de redécouvrir le velouté du saxophone alto de Charlie Parker et son style tellement novateur et rythmé. Pour ceux qui ne connaissent pas ce géant du jazz, Charlie Parker, surnommé The Bird, est né en 1920 à Kansas City. Dans les années 40, avec Dizzy Gillespie, il campe les bases du jazz moderne. Il est aux débuts du bebop, une forme de jazz caractérisée par des tempos rapides, une grande technicité et une improvisation basée sur la structure harmonique. Il fait une ascension fulgurante dans le monde du jazz new-yorkais et devient une légende emblématique du jazz américain. Quelques enregistrements d'Antonio Carlos Jobim viennent compléter cette proposition musicale.
Dans Charlie Parker plays bossa-nova, le narrateur, étudiant en littérature et amateur de jazz, soumet un article dans une revue littéraire universitaire. L'article qu'il rédige est un canular dans lequel il imagine que Charlie Parker, grand musicien de jazz des années 40-50, emblématique du style bebop aurait succombé aux charmes de la bossa-nova. Une quinzaine d'années plus tard, sa blague de potache le rattrape et il découvre dans un magasin de disques à New York un vinyle intitulé Charlie Parker plays bossa-nova. Canular ou véritable enregistrement ? On retrouve les thèmes chers à Murakami, le surnaturel qui vient se mêler à la réalité, la musique bien sûr dont il parle avec beaucoup de talent et qui nous emmène dans une dimension onirique.
Par Dorothée, bibliothèque le Verbe être de La Tronche
