Faire régner l’ordre, c’est la mission de Matt, policier dans une banlieue d’Oklahoma City aux États-Unis. Tous les matins, il prend sa voiture pour patrouiller dans la ville. Tous les matins, il appréhende les interpellations à venir et se questionne sur ce que ce métier a fait de lui. Derrière Matt qui conduit, la banlieue grise et verte d’Oklahoma City défile, égale, à travers la vitre. Toutes les maisons se ressemblent, ou bien c’est de les voir dans le regard de Matt, qui est policier et en déduit que derrière chaque porte, au coin de chaque rue, sa mort, sûrement, l’attend. Il y pense déjà quand le film le montre, à l’aube et dans les chants d’oiseaux, rejoindre le volant de son SUV recouvert de buée pour entamer sa journée de patrouille. En restant installé une demi-heure durant sur le siège passager, "Random Patrol" fait le portrait d’une institution, d’une classe et d’un homme. Aucun des trois, semble-t-il, ne se porte très bien. Matt est un policier ordinaire, un manœuvre du "law enforcement". La patrouille est son sort ; il y trouve le temps de ramener sa fille de l’école, mais ne s’imagine pas manquer une journée de travail. Ce serait faillir à sa mission, qui est donc d’attendre la mort, puisqu’on ne peut incarner l’ordre sans croire très fort au mal, et même y aspirer franchement. Voilà pour le portrait de l'institution et de l’Amérique anonyme. Le portrait de l’homme montre la même chose : muré derrière les lunettes fumées de l’officier de police, derrière son badge et son revolver, enterré avec lui dans la vigie mélancolique qui trace les contours de sa vie morne. Divorcé, triste. Le mot "patrouille", nous apprend le dictionnaire, est cousin du mot "patauger". Aux derniers plans du film, les roues du SUV sont à demi noyées, parce que la Canadian River a débordé de son lit. (Extrait du catalogue Cinéma du réel 2021)
« Longtemps j’ai habité la banlieue. » Une voix dure s’élève, portée par un regard tranchant. Pendant dix-sept minutes, elle dit le béton, la grisaille, la promesse non tenue des cités nouvelles d’après-guerre. L’Amour existe (196...
J'suis pas malheureuse
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Depuis son arrivée à l’université Paris-8 Saint Denis, Laïs Decaster a pris l'habitude de filmer le petit groupe de copines, toutes issues d'Argenteuil, en banlieue parisienne, dont elle partage le quotidien. "En fin de licence, j...
Le Croissant de feu
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La destruction, en 2011, de la barre d’immeuble des Gentianes signe le début d’une nouvelle ère pour le quartier des Mourinoux d'Asnières-sur-Seine et ses habitants. S’il faut partir, où peuvent-ils aller ? Comment y arriver ? Des...
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